Le lait, les vaches et les veaux

Pour nos lecteurs qui vivent loin d'ici, voici une carte qui situe notre département (l'Ille-et-Vilaine).

(source Wikipédia)

Ici, nous cohabitons avec pas moins de 231000 vaches laitières.

C'est beaucoup! Cela représente à peu près une vache pour quatre habitants.

Nous sommes donc le premier département de France pour la production de lait de vache.

Ces gentilles vaches agrémentent le paysage de nos campagnes...

... mais elles ne sont pas là pour faire joli, vous vous en doutez bien.

Elles sont là pour fournir le sacro-saint breuvage qu'est le lait, et que tout enfant doit ingurgiter de gré ou de force jusqu'à la fin de sa croissance au minimum.

Une fois par an, on vient nous expliquer "le fonctionnement d'une vache" à Rennes sur la place de la mairie, avec de vraies vaches.

Mais... (est-ce qu'il y aurait eu des problèmes?) depuis l'année dernière la vache qui nous explique la traite, est en plastique.

Ces vaches (des "Prim'Holstein" principalement) transformées en usine à lait sont atteintes d'une hypertrophie mammaire que leur envient bien des starlettes hollywoodiennes.

Le problème c'est que toute cette technologie au service du rendement s'avère finalement délétère: les producteurs de lait surendettés n'en vivent même plus décemment, et déversent régulièrement des hectolitres de lait sur les routes pour le faire savoir.

Mais, avant que l'industrie laitière nous inonde de produits lactés, aromatisés, dégraissés, ou sur-engraissés, ou enrichis en fruits, en bulles de compote, en granule de chocolat, etc...  que faisions nous de tout ce lait en Bretagne?


En premier, on en faisait du beurre !

C'est la base de l'alimentation du breton qui se respecte (envers et contre tous les nutritionnistes).


Après la fabrication du beurre il subsiste un produit appelé le "babeurre": c'est un lait fermenté qu'on nomme "lait ribot" en Bretagne et qui est un peu l'équivalent du "kéfir" dans les pays du Magreb, du "laban" au Liban, etc...
C'est une sorte de yaourt liquide acidulé très diététique.
Un plat de pauvre consistait autrefois à verser du "lait ribot" sur une galette de sarrazin.
Cette recette est toujours très appréciée des nostalgiques de leur enfance en Ille-et-Vilaine.


Mais, le lait pur à l'état brut, tout le monde ne l'aime pas, ou ne le digère pas. Certains ne veulent même pas en entendre parler.

"Oh! Zut! Je ne l'ai pas fait exprès!"
(Dommage, c'était une très ancienne tasse de Quimper! grrr!)


Il existait bien quelques astuces pour faire avaler du lait à un enfant récalcitrant...

riz au lait

... un dessert ultra-nourrissant pour presque pas un rond.


Le lait sous forme de yaourt est arrivé tardivement en Bretagne, au début des années soixante, dans des petits pots de verre.
Ensuite, il est devenu le dessert basique pour étudiant du restaurant universitaire de Rennes.

Nous n'étions pas si maltraités: ces yaourts sont devenus le haut de gamme aujourd'hui.


Et les veaux si mignons?
... si délicieusement tendres.

Il leur est accordé de vivre deux à trois mois maximum, et couic !
Houps !
(Pour en savoir plus, voir ce site lien)