dimanche 28 mars 2010

Où sont passés les galets? (et mes tongs alors!?)


Qui n'a pas un jour rapporté un galet d'un séjour au bord de la mer?
Rond, lisse, emprunt de zénitude et de plus merveilleusement gratuit, comment le laisser là?
C'est ainsi, que de milliers de galets disparaissent tous les ans de nos côtes...




...pour se voir installés dans les maisons (de vacances principalement).

Ici, commence pour eux une seconde vie: ils remplissent des boites à galets...




... se transforment en presse-papiers, en cale-porte, en pied de lampe, en décor de jardinières pour plantes aromatiques; les usages sont innombrables.

On en prend d'abord un peu, pour voir,



et quand on commence, on ne sait plus où s'arrêter...



16 kilos de galets, c'est rien, que dalle... allez encore un petit là...



et ainsi de suite.



Tiens! une autre...

Bon, mais il faut se calmer avec cette manie des galets: ça va finir par faire des trous.
Si vous en ramassez sur l'île de Sein, par exemple, outre que vous allez déformer les poches de votre veste Agnès B (pur lin) vous fragiliserez également l'île qui n'a pratiquement que ce seul rempart contre les tempêtes.




Si l'île de Sein est un jour engloutie comme le redoutent les iliens eux-mêmes, est-ce que la culpabilité ne vous poursuivra pas jour et nuit?



Si!
Mais même lorsque les galets restent sur place, des problèmes inattendus peuvent surgir: regardez cet excellent petit reportage -filmé à Quiberon- qui montre que l'art et l'écologie sont parfois incompatibles.




Dommage...

Donc, les galets ne servent pas qu'à égarer ses tongs, ils retiennent la terre qui semble n'avoir de cesse de se volatiliser!
Ils sont aussi le "terreau" idéal du chou marin



(en hiver)

... dont le vrai nom est crambe maritime, qui est probablement l'ancêtre de tous nos choux (chou de Milan, chou de Bruxelles, chou de Pontoise, chou fleur, brocoli et patati...).

(au printemps)

Vous en avez certainement vus du côté de Plougrescant. Ils sont tout à fait comestibles, mais vous n'avez pas le droit de les cueillir. Ils sont très protégés.
C'est énervant tous ces trucs en voie de disparition.
Il paraît que les tiges sont délicieuses, mais si vous souhaitez en manger, vous devrez acheter des graines et le faire pousser vous-mêmes (climat frais recommandé).


Qu'abritent encore les galets?
Pas mal d'objets divers, des bouts de cordages, de flotteurs de liège ou de plastique, des boites de tabac à priser "Ozona snuff", des tubes d'aspirine chinois et, dans tout ce bazar, des petits oiseaux.

Si vous allez vous promener sur le sillon de Talbert, ce cordon de galets de plus de trois kilomètres (déjà, vous oubliez les tongs!), vous aurez sans doute bien du mal à apercevoir un gravelot et encore plus son nid.

Les œufs sont posés à même les galets.
Le goéland vorace aura bien du mal, lui aussi, à les repérer.
Tant pis, il attend son heure. Les poussins également sont invisibles... tant qu'ils ne bougent pas...
Le problème, c'est qu'un poussin, c'est remuant! Horreur! (vous venez de comprendre la tragédie qui se prépare), on ne veut pas voir ça!

Nous non plus!
La nature, c'est pas que rose bonbon...
Quelques années plus tard, le goéland épuisé par ces heures d'attente et ces agapes, viendra
finir à son tour sa vie parmi les tongs égarées.




Les galets seront sa sépulture.
Vanitas vanitatis.
On n'est pas mort de rire tous les jours!
Allez, un peu de légèreté pour conclure.




samedi 13 mars 2010

Le portrait de Roger


Vu sur France 3 Ouest mardi 9 mars le soir, un très beau documentaire intitulé "Le Roman de Roger" par Nicolas Cahen.
A la fin, un petit plan de coupe (2 secondes): le portrait de Roger Gicquel fait par MHAD (nous), plein de poussière et de toiles d'araignées... 13 ans après qu'on le lui ait offert. C'est émouvant.

dimanche 7 mars 2010

Roger Gicquel... et nous!


Nous étions ados à cette époque...
Nos parents avaient peut-être peur (c'est Roger qui le disait), nous on n'avait peur de rien.

Mais réduire un homme à une petite phrase (qui plus est, sortie de son contexte), c'est trop injuste!

*

Nous, Gicquel, on a commencé à l'aimer... dans les années 90, alors qu'il animait une émission diffusée sur France 3 Ouest: "En flânant avec Roger Gicquel".
Cette émission nous faisait découvrir les 4 coins de la Bretagne avec un style inimitable.

Un des trucs qu'on adorait, c'était Roger qui marche dans un champ, quand tout à coup il découvre son interlocuteur 100 mètres plus loin et qu'il avance à grandes enjambées, le bras déjà tendu, comme dans un suprême effort pour l'atteindre au plus vite...
- "Aaaahhh... Booon-jouou-ou-our... Monsieur Le Boulec!"
Ce coup là, il le faisait souvent.

Ici, on voit une balade sur l'île de Batz...




... qui l'amène à aller faire la causette avec une vieille dame réputée pour sa chambre d'hôtes.


On admire la vue, on palpe les rideaux de dentelle, on ouvre des boites à trésors...
A chaque fois, les gens semblent enchantés de le rencontrer.



Cette émission consacrée à Tabarly est un peu une exception: "En flânant..." n'était pas une émission people.

Ces photos ne sont pas des archives INA, comme on pourrait le penser, ce sont des photos prises sur notre vieille TV noir et blanc (qu'on a gardée jusqu'en 2001).

*

Si bien qu'un jour, on a fait le portrait de Roger Gicquel, un portrait "Tintinisé".



Nous avons eu l'occasion de le rencontrer un peu plus tard.
A Rennes, au bistrot "Elsa Popping" qu'on fréquentait assidument à cette époque, l'équipe de FR3 Ouest avait décidé de lui organiser une petite surprise pour son anniversaire (64 ans).
Il est entré à midi dans le bar, passablement étonné, sous les applaudissements et l'inévitable "Happy birthday to you".
Bon, après c'était buvons, chantons, chantons, buvons, rechantons...
... et là, un peu tarabustés par le patron de "l'Elsa", et hésitants quand même un peu (comment va-t'il le prendre?), on fait un saut chez nous et on rapporte son portrait pour le lui offrir.





... Ah? Glup! Ah Ah Ah!
Rebuvons, rechantons, etc... etc...
Cette journée fut mémorable, commencée à midi, terminée à pas d'heure.
C'est Raymond, le patron, qui a pris les photos.
Bonne idée Raymond! Grand souvenir!

*

Roger Gicquel nous avait même dédicacé une photocopie de son portrait.



Tintin Gicquel, mort à 77 ans, l'âge limite pour lire la suite des aventures de Tintin et du capitaine Haddock...