jeudi 25 septembre 2008

Où se cachent-ils? (Les champignons de MHAD - chapitre 3)



Ca vous fait mal aux yeux? Ca vous fait peur?
On voulait juste attirer votre attention.

Pour traquer les champignons, aux cœurs des bois qui palpitent ou qui scintillent, aussi, (surtout après la pluie), il faut adopter un regard spécial: une attention flottante, un regard qui balaye, et... qui tel un laser, va tout à coup distinguer une forme parmi l'informe.




Vous voyez?
Non? Trop tard, vous venez de l'écraser! C'était un excellent bolet bai.

C'est un des grands plaisirs de la recherche des champignons: ne rien voir... puis les voir... puis ne plus les voir... qu'ils soient bons ou franchement pas bons, comme ces boules coriaces.




Un bon exemple de champignon abondant et discret dans nos coins de prospections (qui vont de la forêt de Rennes à la forêt de Brocéliande, pour l'essentiel), c'est la "chanterelle en tube".

Si vous marchez distraitement, vous ne voyez que des feuilles mortes gris-beige parmi les herbes et les aiguilles de pins.

On ne sait pourquoi, vous êtes soudain sortis de vos rêveries par un petit machin gris-beige avec un pied jaune.
Stop!
Prenez la peine de plier les genoux; maintenant vous en voyez dix...

Vous les cueillez et... vous alliez repartir... mais non, vous êtes cernés! ça pousse partout, en bouquet, en tapis, en nappes ondoyantes, à l'infini...
AAAh! Il y en a trop...


                     (récolte, en une heure)

Re-stop! ça suffit comme ça.

On voudrait pas dire, mais il y en a qui exagèrent. A force de remplir leur congélo, ils vident la forêt, privent des bestioles de leur abri et le hérisson de son met favori, quand ils ne jettent pas le tout à la poubelle, parce que la journée a été trop fatigante pour se lancer dans le nettoyage des champis un dimanche soir. Voila qui est dit. 

Pour conclure sur une note culinaire, nous dirons que la chanterelle en tube, c'est le haricot-beurre des champignons.

mercredi 10 septembre 2008

Mangez-moi! Mangez-moi! Mangez-moi! (Les champignons de MHAD - chapitre 2)




Vous connaissez tous cette petite rengaine d'apparence innocente: "Mangez-moi! Mangez-moi! Mangez-moi!" Votre mère vous avait offert le CD pour Noël 94... Remember...
C'est un groupe rennais: "Billy the Kick et les gamins en folie" qui avait sorti ce titre (cliquez sur ce lien). Le psilocybe, dont la chanson vante les mérites: il "joue avec les âmes et ouvre les volets de la perception", provoque généralement des hallucinations, parfois de graves crises d'angoisse, et, chez les plus fragiles d'entre nous, il est parfois à l'origine de bouffées délirantes qui peuvent marquer le début d'une schizophrénie paranoïde. Bon... vous êtes prévenus! Pour autant, vous aimez malgré tout les expériences extrêmes. Parce que les champignons ça reste un trip, voici quelques propositions culinaires.




La "langue de boeuf"est un gros champignon rouge de consistance gélatineuse, légèrement acidulé. Il se prépare le plus souvent en salade, coupé en cubes ou lamelles, avec une vinaigrette bien relevée et de la ciboulette. C'est le museau vinaigrette du végétarien, dirons nous.
Après cette mise en bouche, passons à une entrée plus consistante:




A distance, ça ressemble à un gros ballon, ou à un crâne humain blanchi.
S'il y en a beaucoup, préférez les petits formats (taille balle de tennis), plus fermes.

La préparation est très simple: c'est propre et
lisse, il n'y a rien à éplucher. Il suffit de couper des tranches régulières d'1 cm d'épaisseur environ et de faire rissoler sur les 2 faces dans un peu de matière grasse. Saler. Le goût évoque vaguement le blanc d'oeuf cuit au plat. Il n'est pas interdit d'y apporter une touche de fantaisie. Par exemples des plitsch de Ketchup ou de Chili sauce.



Cela ressemble (un peu) à une amanite tue-mouches en négatif. Sympa, non?

Passons au plat de résistance: un sparassis crépu.




Un seul exemplaire suffira pour nourrir une famille.
Laver bien les "plumes" de cette "poule des bois" (c'est son nom populaire), puis plonger la bête dans l'eau frémissante 10 à 15 minutes, ce qui atténue le goût un peu résineux. Certains le préparent ensuite en gratin comme le chou-fleur, mais sa ressemblance avec les tagliatelles nous incite plutôt à le préparer "à la carbonara". A vos bouquins de nouilles, heu pardon, à vos livres de cuisine italienne.

Vous commencez peut-être à vous sentir un peu lourds après tout cela, donc pour le dessert nous avons choisi un champignon petit et léger.




Dans certaines régions, on se contente de l'arroser de Kirsch. Nous vous suggérons de faire des crêpes Suzette, en remplaçant les oranges par des pezizes... Comment, ça le fait pas? C'est parce que vous avez oublié le Cointreau, étourdis que vous êtes!

Nous savons bien que les champignons sauvages suscitent toujours une certaine méfiance, et beaucoup d'entre vous blêmissent à l'idée d'un tel repas. Pourtant, vous ne vous posez aucune question lorsque vous dégustez des "psalliota bispora" dans la blanquette de veau.




Cela laisse songeur...

jeudi 4 septembre 2008

Les champignons de MHAD (chapitre 1)


Bye bye les coquillages et les crustacés, on passe à un truc de saison.




Magie... quelques pschitt de pluie et les revoili... les revoilà: les CHAM-PI-GNONS!
(Clap! clap! C'est bien, les enfants).


Les bolets...



les girolles,



le rosé des prés (vous savez, le cousin campagnard du champignon de Paris!).



Cependant l'ennemi guette l'inconscient au coin du bois.




Les amanites forment une famille très décorative,



mais si certaines sont très estimées, d'autres sont redoutables... Donc, on ne montrera jamais assez le portrait-robot de ce serial killer: l'amanite phalloïde.




Tout ce qui y ressemble doit être oublié (surtout quand on n'y connait rien!), sinon...


vendredi 22 août 2008

"Peintre en Saint Yves"



"... il exista jadis, de par la Bretagne, une confrérie nomade de peintres rustiques, qui s'en allaient de bourg en bourg, illustrant ainsi de motifs pieux les demeures des humbles... je crains fort que, de ces imagiers populaires, Mabik Rémond ne soit chez nous le dernier..." (Anatole Le Braz - "Au pays des pardons")




C'est Mabik Rémond que l'on voit sur la carte postale.

Mabik Rémond (1835-1905) était ramoneur et surtout "peintre en Saint Yves". Il exerçait ses talents dans le coin précis où nous exposons cet été, du côté de la Roche jaune, Plouguiel, Tréguier, Port-blanc, etc...
Pour peindre ses St Yves, il utilisait, d'après ce que l'on sait, les moyens les plus simples, peignant à même les murs blanchis à la chaux avec des terres d'ocre et du noir de fumée.
Selon la somme qu'on lui donnait et selon son humeur, il réalisait un St Yves "version archevêque" ou "version simple vicaire"...





Malheureusement, il reste très peu de ces peintures, elles n'avaient plus la "cote", elles ont été barrées par des portemanteaux, recouvertes de papiers peints, de carreaux de grès cérame, de colle néoprène et de moquette murale dans le pire des cas.

Nous nous considérons comme des imagiers bretons, nous aussi. Il est inutile de nous appeler pour faire un ramonage... En revanche, on peut toujours nous appeler pour peindre un St Yves.
Exposant à la Roche jaune, nous avons eu envie de rendre cet hommage au dernier des "peintureurs de Saint Yves".








bibliographie:
- Anatole Le Braz: "Au pays des pardons"
- Revue Ar men n°41. Article et photos de Daniel Giraudon

mardi 12 août 2008

La maison entre les rochers de Plougrescant (différentes versions MHAD)


"... cette maison ne doit plus être l'objet de représentations commerciales..." dit la loi  (si vous souhaitez en savoir plus, cliquez sur ce lien qui explique tout)




                                                       (version 1997)
Pourtant, nous l'avions candidement représentée en 1997, assez ressemblante et nous l'avions exposée à la "Potinière" à Trébeurden.

Il est vrai que cette maison, nichée entre deux gros rochers, ressemble à un symbole. Evoquer la presqu'île de Plougrescant en ignorant cet endroit, c'est un peu comme évoquer la baie du Mont Saint Michel sans le montrer jamais.

Depuis que nous exposons à la Roche jaune (qui ne se trouve qu'à un jet de galet de cette maison), nous n'avons eu de cesse de "contourner le problème".



                                                      (version 2000)
Version aux couleurs de Kodak, un avertissement aux contrevenants, et le nom du bourg en breton.




                                                        (version 2002)
On se concentre sur une annexe de cette maison, un peu à droite, et tout aussi insolite: douche? cabane à outils? observatoire?




                                                        (version 2003)
Version photo sépia, bords crénelés, photo des années 50, c'est à dire bien avant la loi sur le droit à l'image...




                                                      (version 2005)
Il n'y a plus que le nom du lieu-dit "Castel meur", cette fois, ce qui signifie littéralement "grand château" en breton.




                                                        (version 2006)
On peut de nouveau reconnaître la maison, mais on voit bien ici que le vrai sujet, c'est la permanence, l'immuabilité de certaines choses.




                                                       (version 2007)
Vraiment très synthétisé: de quelle maison s'agit-il?




                                                        (version 2008)
La brume masque tout. Ceci est appuyé par la légende: on ne sait plus où on est...

S'il y a un juriste parmi vous, qu'il n'hésite pas à laisser un commentaire qui pourrait nous éclairer.




En tous cas, cette petite maison n'a pas fini de se faire mitrailler.

lundi 4 août 2008

lundi 28 juillet 2008

Une expo MHAD au Café Pesked


Mais... comment y aller?
Supposons que nous roulons dans une voiture équipée d'un GPS.


                                     (cliquons pour agrandir)

Ah! merci Mappy! Voilà qui va nous aider...

Heureusement, nous avons défriché le terrain pour vous: La Roche Jaune est située dans les Côtes d'Armor, pas loin de Tréguier.

MHAD vous fait découvrir le Port de la Roche Jaune


Le Port de la Roche Jaune est situé sur l'estuaire du Jaudy qui se jette dans la Manche.

Un coup d'oeil à gauche.




Côté large, un ostréiculteur, et une camionnette qui nous bouche un peu la vue vers la mer pour l'instant...




En face, des bâtiments agricoles, des fermes, des cultures de pommes de terre et d'artichauts.
Incroyable, non? Pas une pizzeria, pas une boutique de fringues, pas un lotissement "Pierres et Vacances"!




Toujours en face, les champs laissent peu à peu la place à des bois.
Les bateaux plats que vous voyez servent à récupérer les huîtres qui se la coulent douce dans ce coin tranquille.

Un coup d'oeil à droite.




L'estuaire du Jaudy amorce une courbe qui va vous conduire vers Plouguiel et Tréguier, sur votre voilier, ou pirogue, ou radeau - ce dernier moyen de navigation donnant lieu à de grandes festivités, certaines années, par ici (cliquez sur le lien).

Bougez votre tête, encore deux centimètres à droite.




Et voici la micro-plage de la Roche Jaune.
Vous pouvez voir qu'elle comporte tous les équipements requis...




... et qu'on n'y est jamais au coude à coude. Pourquoi? Comment ce miracle?... J'arrive tout de suite avec ma serviette!

Du calme, à cet endroit il vaut mieux connaître l'horaire des marées.



C'est bien aussi, mais on attendra un peu pour la baignade.

Maintenant, on pivote d'un demi-tour et on voit le Café Pesked, petit, charmant, comme la plage.




Il a un peu l'air du dernier bar avant le désert de la soif sur cette photo. Mais, comme vous le savez, les photos sont trompeuses: la preuve, ces deux vues du Pesked sous un autre angle, et dans une autre lumière.







Nous sommes bien, en Bretagne, et moins isolés qu'il n'y paraissait à première vue!



"Le Routard" passe souvent par là, on dirait.

L'entrée est surélevée, parce que la mer monte parfois très haut. Aux grandes marées, elle traverse la petite route sans hésitation.




En août ou en septembre, sur la terrasse, on peut prendre l'apéro et un bon bain de pied en même temps (réhydratation totale!).

Alors, on entre?




Là, on ne pense plus à un désert américain, mais plutôt aux Antilles.
C'est normal, c'est voulu, ce n'est pas seulement un restaurant, mais aussi un bar à rhum très réputé.




- A qui allez-vous exiger (poliment!) ce fameux rhum?






       à Anne et Benoit...
        qu'on embrasse!